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Dossier: Le Qatar et le sport
Le Qatar a un atout supplémentaire : la chaîne de télévision Al-Jazeera. Créée en 1996, la « CNN du monde arabe » s’est diversifiée avec le temps, en créant la version anglais en 2006. Chaque soir la chaîne réuni 50 millions d’arabo-phones, ses journalistes sont de diverses nationalités. Al-Jazeera a par ailleurs acquis les droits télévisuels de la Ligue 1 grâce à sa chaîne BeIN Sport qui diffuse aussi de plus en plus la NBA, la NFL, le rugby (à XV et à XIII), les championnats de foot étrangers ainsi que la Ligue des Champions et la Ligue Europa. Le Qatar sponsorise également le prix de l’Arc de Triomphe, le Qatar Arabian Trophy Mares, la Qatar Coupe de France qui sont des courses hippiques rassemblant les turfistes et la jet-set.
Le Qatar s’implante dans le sport grâce à la filiale du fonds souverain QIA, Qatar Sports Investments qui détient notamment 70% du capital du PSG : à la fois la section football et la section handball, le PSG d'Ancelotti devient une véritable institution grâce à son recrutement: Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Javier Pastore, Lucas Moura ou encore la star interplanétaire David Beckham. Dans la section handball aussi le recrutement est hallucinant: Mikel Hansen(meilleur joueur du monde 2011), Daniel Narcisse(meilleur joeur du monde 2012, double champion olympique), Didier Dinart(double champion olympique)...
QSI a aussi copié le modèle parisien en Espagne avec le club foot de Malaga CF avec là aussi un recrutement de classe internationale: Van Nistelrooy, Cazorla, Julio Baptista, Toulalan...
Depuis juillet 2011, le FC Barcelone arbore sur son maillot le sponsor "Qatar Foundation": société dirigée par la seconde épouse de L'Emir, Cheikha Moza al Mismad.
Le Qatar organisera des événements sportifs importants comme le mondial de handball en 2015 ou le Tour du Qatar en cyclisme. Doha est aussi candidate à l'organisation des championnats du monde d'athlétisme en 2017 mais elle se porte aussi candidate pour accueillir les Jeux Olympiques de 2020. Ils organisent un événement majeur qui est la Coupe du Monde de football en 2022. Cet événement va couter au Qatar la modique somme de 150 milliards d’euros: le coût des stades sera de 120 milliards d’euros dont 36 pour la climatisation.Les stades rappellent le patrimoine qatari qui ressemblent à un voilier ou à coquillage. Doha projette même d’organiser le Grand Départ du Tour de France 2016.
Le Qatar certes investit et organise des évènements sportifs mais il est aussi représenté par un sportif qatari:Nasser Al-Attiyah. Al-Attiyah a été médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Londes 2012 en skeet. Il a gagné le Dakar en 2011 au volant d'un Volkswagen Touareg. En 2012, il était au volant du Hummer sponsorisé par le Qatar. En 2013, il a crée son team Red Bull Qatar Rally avec un buggy développé par un artisan américain trouvé sur internet en l'espace de 5 mois mais sa fiabilité a fait défaut et il a abandonné.
Par ailleurs, l'équipementier sportif qatari Burrda représente aussi l'investissement que porte le Qatar dans le sport en habillant certains clubs de foot anglais ainsi que l'OGC Nice, l'équipe de Belgique et de Tunisie, il est également présent dans le rugby grâce au RCToulon, Biarritz Olympique, Northampton Saints, Llanelli Scarlets.
Pourquoi avoir choisi le sport? Le sport est le lien fédérateur des citoyens du monde. D’ailleurs Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a déclaré cette phrase lors du forum sur le sport Doha Goals le 12 décembre : « quels sont les évènements qui font vibrer de la même façon un écolier qatari, un étudiant chinois, un jeune africain et un européen ? C’est le sport. Le sport fait partager les mêmes émotions sans opposer mais en rassemblant. »
Aubin LIPKE-QatarMonde
Fernerbahçe-Galatsaray: à la conquête de l'Europe
Les deux clubs turcs les plus titrés de leur championnat ont été placés sous la lumière lors de la Champions League et de l’Europa League. Galatarsaray a atteint les quarts de finale face au Real Madrid et Fenerbahçe est actuellement en demi-finale d’Europa League avec un avantage de 1-0 après la match aller. Ces deux clubs d’Istanbul sont actuellement les meilleurs représentants du football turc sur la scène européenne.
Un siècle de rivalité
Le club de Galatasaray fondé en 1905 dans le lycée français d’Istanbul par un élève, Ali Sami Yen, est plus vieux que le club de Fenerbahçe, fondé en 1907. Une ligue d’Istanbul voit le jour, et Galatasaray remporte cette ligue en 1909, 1910 et 1911. La rivalité, durant ces années-là n’est pas aussi hostile comme aujourd’hui, les deux clubs se partagent les installations sportives. Deux ans après la création du second club, Fenerbahçe, le premier derby a lieu : Galatasaray gagne 2-0. Fenerbahçe prend sa revanche en remportant la ligue d’Istanbul en 1912.
Mais la guerre dans le monde éclate, et la Turquie est occupée par les Français et les Britanniques. Des matchs de foot ont lieu entre les occupants et les clubs musulmans du pays, Fenerbahçe remporte la coupe Harrington, du nom d’un général anglais, face aux occupants.
La république turque, fondée en 1923 par Atatürk, relance le nationalisme, et les deux clubs d’Istanbul vont se soutenir pour battre les clubs européens.
La rivalité entre les deux clubs commence réellement en 1930 quand l’identité turque est bien ancrée. Lors d’un match en 1934, des violences inaugurent cette rivalité.
En 1959, la ligue nationale de football turc est créée, Fernerbahçe remporte ce premier derby de l’ère professionnelle.
Au début des années 70, Galatasaray gagne trois fois consécutivement le championnat de 1971 à 1973 avant treize ans de disette. Fenerbahçe entame une politique de transferts en 1972.
Mais le football doit se confronter avec la violence qui fait rage dans la rues de Turquie durant les années 80. Les manifestations dans les rues sont interdites ainsi que les rassemblements, les policiers sont omniprésents. Mais le football est une exception, les supporters peuvent aller su stade avec des couteaux et des bâtons ! Le régime utilisait les stades comme des défouloirs, mais aussi comme vecteur de nationalisme. En 1987, Galatasaray remporte le championnat grâce à son sélectionneur Derwall et en 1989 le club atteint les quarts-de-finale de la coupe d’Europe des Clubs champions pour la première fois de son histoire. Le club est le porte-drapeau de la Turquie toute entière.
La conquête de l’Europe ne s’arrêtera pas là pour les Lions de Galatasaray.
2000 : Galatasaray, symbole de la Turquie revancharde
En 2000, le club se hisse en finale de la Coupe UEFA qui se joue à Copenhague face aux Gunners d’Arsenal entraînés par Arsène Wenger. A la fin du temps réglementaire et après les prolognations, le score est de 0-0, les deux équipes s’affrontent donc dans la séance de tirs au but. Les Turcs s’imposent 4 tirs au but à 1.
Comme les supporters des deux équipes aiment le dire, il vaut mieux gagner le derby et perdre le championnat que faire le contraire.